y a du nouveau:
Grippe A (H1N1) : une participation des médecins généralistes à la vaccination n’est plus exclueParis, le mercredi 18 novembre 2009 – Une des raisons de la
grande désaffection que connaît la campagne de vaccination contre
la grippe A (H1N1) organisée par les autorités sanitaires
résiderait dans la réticence des Français à confier ce geste à des
professionnels qu’ils ne connaissent pas. Un sondage réalisé le 17
novembre sur le site internet du Figaro révèle d’ailleurs que 87 %
des Français seraient favorables à une immunisation par les
omnipraticiens. Ces derniers se montreraient en outre sans doute
plus enclins à faire la promotion de la vaccination, s’ils y
prenaient une part plus active.
Contraintes logistiquesCependant, à ces arguments en faveur de la vaccination au sein
des cabinets de ville s’opposent des contraintes logistiques
majeures. Elles ont été récemment rappelées par le ministre de la
Santé, Roselyne Bachelot, qui, après avoir indiqué que le vaccin
est conditionné sous forme de flacons de dix doses à utiliser dans
les vingt quatre heures suivant l’ouverture, s’est interrogée : «
Comment s'assurer de bonnes conditions de conservation, une
fois un flacon entamé, si le médecin ne s'en sert pas il devra le
jeter s'il ne travaille pas par exemple le lendemain ».
Roselyne Bachelot a par ailleurs demandé : «
Comment livrer -
puisqu'on ne peut pas aller acheter ce flacon chez son pharmacien
individuellement -, comment livrer 60 000 cabinets de médecins
généralistes avec des moyens logistiques que je n'ai pas ».
Ces différents obstacles et probablement également la perspective
de devoir vacciner rapidement des millions de personnes contre une
infection dont on pouvait légitimement redouter une létalité très
élevée avaient dicté au gouvernement l’organisation de centres
dédiés, une solution «
discutée avec les médecins qui en
étaient d’ailleurs convaincus » a assuré Roselyne
Bachelot.
La balle est dans le camp des MGCependant, alors que la perspective d’une vaccination de masse
ne semble pas d’actualité, quand on sait que seuls 160 000 français
ont jusqu’alors été immunisés (dont 20 000 seulement dans les
centres de vaccination !), Roselyne Bachelot a hier estimé à
l’Assemblée nationale en réponse à une question d’un député que «
Nous pourrions dans des conditions ciblées, en décembre,
étendre la vaccination, à certains cabinets médicaux ». Une
réunion doit avoir lieu dès demain avec les syndicats de praticiens
pour évoquer les modalités d’une telle action. Le gouvernement
attend des médecins généralistes qu’ils fassent la preuve qu’une
telle organisation est viable. «
La balle est dans leur camp
pour nous montrer qu’ils en ont la possibilité » a en effet
conclu Roselyne Bachelot. Le ministre semble, comme en témoigne
cette injonction, conserver une certaine réticence à l’égard de
cette idée. Elle a d’ailleurs tenu à remarquer que seule la
Belgique (oubliant certains cantons suisses) avait fait le choix
d’une vaccination par les médecins généralistes et que les
difficultés liées à une telle organisation commençaient aujourd’hui
cruellement à se faire sentir.
Rémunération à l’acte ou à la vacation ?Les médecins généralistes (ou du moins leurs représentants !) se
montrent cependant très enthousiastes et assurent que l’on pourrait
compter également sur le recours des pharmaciens d’officine. Mais
les discussions ne devraient pas seulement concerner les
contraintes logistiques mais également s’intéresser à l’aspect
financier de l’opération. «
Pour les personnes que nous suivons
régulièrement, la vaccination pourrait être faite dans le cadre
d’une simple consultation » observe le président de MG-France,
le docteur Martial Olivier-Koehret, cité par le Figaro. De son
côté, le coprésident d’Union généraliste, le docteur Jean-Paul
Hamon propose : « Les
médecins pourraient organiser des séances
dans leur cabinet et être rémunérés à la vacation, comme ceux qui
participent à la campagne dans les centres ».
Les fermetures d’école se multiplientEn décembre cependant, il ne sera peut-être plus temps de
s’interroger sur la pertinence du choix initial fait par les
pouvoirs publics. Face à la recrudescence de l’épidémie, la
capacité des centres de vaccination pourrait en effet être
nécessaire pour faire face à la demande. La progression de
l’épidémie ne ferait en effet plus aucun doute. La directrice de
l’Institut national de veille sanitaire (InVS), Françoise Weber
note ainsi : «
Nous assistons à un redémarrage très franc »
notamment « dans le sud de la France », et à «
une
augmentation du nombre d'hospitalisations pour cas graves ». «
Vingt et un pour cent des cas graves concernent des moins de 15
ans et c'est plus que lors d'une grippe saisonnière »,
a-t-elle encore indiqué. Par ailleurs, le dernier bulletin publié
par l’InVS fait état de 11 décès supplémentaires depuis le 12
novembre. Ces nouveaux décès portent à 43 le nombre de victimes en
France métropolitaine, dont trois ne présentaient aucun facteur de
risque. En attendant de nouveaux chiffres concernant le recours aux
services d’urgence et les consultations de ville, d’autres
indicateurs marquent l’augmentation de l’épidémie : le nombre
d’établissements scolaires fermés. Il a quintuplé depuis vendredi,
passant de 10 écoles et 40 classes closes à 59 établissements et
122 classes concernées (avec des différences d’interprétation des
recommandations selon les Académies). Pour Luc Chatel, ministre de
l’Education nationale qui assure que «
nos personnels sont
prêts », il s’agit d’une «
accélération forte » de
l’activité épidémique, moins d’une semaine après le retour des
vacances de la Toussaint.
A.H.